Soutenir un proche atteint d’une leucémie

Affronter la maladie : un film pour continuer à créer

En panne d’inspiration depuis quelques années, Lisa a sacrifié sa carrière pour accompagner son mari en Suisse et s’occuper de ses enfants. Cependant, son cœur est resté à Berlin. Lisa va consacrer toute son énergie à combattre l’issue fatale de l’agressive leucémie de son frère, n’hésitant pas à mettre son couple en danger. Il naîtra de cette communion fraternelle un désir partagé de continuer à créer. Une démarche qui permettra à Lisa de se sentir vivante : « Je ne me suis jamais sentie autant moi-même », dira-t-elle à son époux. Et qui donnera à Sven la capacité de supporter l’inévitable et douloureuse fin de vie.

Soutenir un proche atteint de leucémie : la lutte des jumeaux

Les jumeaux luttent contre l’impensable en parsemant leur dernière route de cailloux poétiques. Leurs liens indicibles s’opposent au comportement de leur mère, jouée avec talent par une Marthe Keller alcoolique et fumeuse autocentrée. Elle refuse d’héberger son fils, car elle ne supporte pas de voir sa déchéance programmée. Elle préférait, sans s’en cacher, le temps de sa splendeur passée. Le monde de l’art est ainsi décrit, sans complaisance, dans les portraits des personnages. Le mari de Lisa, directeur arriviste d’une école de musique suisse de renommée internationale, refuse de comprendre le besoin vital de sa femme. Le responsable de théâtre berlinois dans lequel Sven fut jadis consacré, manque cruellement d’empathie. Seuls les jumeaux restent liés à jamais dans leur quête d’une passion qui guérit.

Petite sœur est un film authentique, élégant et non dénué d’humour. En témoigne l’horrible perruque bleue dont Sven se coiffe durant le film. Ou lorsque les enfants de Lisa se plaignent des poèmes de Rilke qui jalonnent leur vie. Le roi se meurt, mais les jumeaux Lisa et Sven « comme les enfants, veulent jouer jusqu’au bout ». Le long métrage est un bel exemple de ce qu’implique le fait de soutenir un proche atteint d’une leucémie.