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Une vie démente

Conseils film
5 novembre 2021

Le film Une vie démente parle d’Alex et Noémie, jeunes trentenaires belges, qui ont décidé de faire un enfant. Mais Suzanne, la mère d’Alex, commence à perdre la mémoire. D’abord quelques oublis, comme la passoire qu’elle n’arrive pas à trouver sur la table. Puis surgissent quelques bizarreries qui, malgré son caractère habituellement fantaisiste et enjoué, alertent le jeune couple. Inquiet, Alex consulte avec elle. Et le verdict diagnostique une démence sémantique. L’enfant désiré par le jeune couple est vite supplanté par l’enfance soudaine d’une mère qui sans filtre perd toute inhibition. De là, naîtra une nouvelle vie pour Alex et Noémie, peu préparés à l’accompagnement d’une mère dont l’état ne peut qu’empirer.

La démence fait partie de la vie

Le sujet du film aurait pu être traité sous la forme d’un documentaire réaliste. Mais c’est sans compter sur l’originalité des réalisateurs Ann Sirot et Raphaël Balboni qui abordent cette thématique par la fiction. Sans doute pour y inclure l’idée que la démence fait partie de la vie et non de la mort. Ils traitent le sujet avec l’humour, ingrédient indispensable pour ne pas se laisser envahir par l’inévitable détresse que procure l’accompagnement de cette pathologie. 

Se cogner et repartir

Comédie ou drame, le spectateur oscille souvent entre ces deux aspects d’une réalité. Un peu comme le robot tondeuse à gazon qui se cogne aux objets avant de repartir sans cesse. Et que suit Suzanne compulsivement sous l’emprise des traitements un temps prescrits. Car son fils craque, bien légitimement. Lorsque son couple se détériore d’abord. Puis lorsqu’il ne peut plus avoir de temps de répit malgré l’aide d’un auxiliaire novice qui a initié Suzanne au métal rock. Perdu dans la solitude des aidants, Axel reproche même à sa mère de ne plus jamais lui demander de ses nouvelles.

Un film sur un sens à la vie quand la vie perd en sens

Ancienne directrice d’une galerie d’art, Suzanne a cependant gardé cette capacité d’émerveillement. La découverte des dessins d’enfant fera rejaillir sa curiosité, et détournera un temps son obsession pour la nourriture. Elle lui fera également oublier la confiscation de sa voiture par son fils. 

Film optimiste malgré la difficulté du propos, une vie démente est une réflexion sur la place de la maladie dans notre société. La musique et l’image sont au service de l’idée qu’une société inclusive ne se fera qu’en donnant à chacun la place qu’il est encore capable de tenir.

 

Une vie démente de  Ann Sirot, Raphaël Balboni avec Jo Deseure, Jean Le Peltier, Lucie Debay.

Rédaction Marc Chevallier.

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