Profiter de la vie avec un cancer

Accepter le caractère fini de la vie pour apprécier son existence

Olivier Esneu postule d’abord qu’accepter l’idée de finitude est nécessaire et développe la force d’agir. « C’est parce que nous allons mourir que le bonheur compte », reprend-il des propos de Christophe André. Il cite également Heidegger, « la présence de la mort pourrait apparaître comme la clé du bonheur ». Par ces mots, il montre que l’expérience d’une fin proche lui a permis de trouver un autre sens à son existence. C’est absurde quand elle arrive si tôt dans la vie (il vient juste d’être père). Mais c’est cela qui l’a poussé à profiter de chaque moment avant qu’il ne soit peut-être trop tard. Elle n’a pas réussi à détruire un appétit de vivre non rassasié.

S’informer et devenir acteur pour mieux affronter la maladie

Comprendre et s’informer sur la maladie auprès des soignants, l’auteur décide de connaître ce qui se passe dans son corps. Ne serait-ce que pour dépasser sa détresse et ses angoisses, il souhaite éviter de rester inculte par déni. La peur inhibe et le savoir rend acteur de sa santé. Cela lui semble déterminant pour accepter les perspectives, quelles qu’elles soient. Face au cancer, il faut souvent faire des choix conscients éclairés par les professionnels. Cela nécessite d’être au minimum informé afin de ne pas être perdu entre deux modes de pensée. L’un qui serait issu de la médecine traditionnelle et l’autre des méthodes parallèles. Dualité rarement abordée par les praticiens, même si certains en avouent la complémentarité.

Profiter de la vie malgré son cancer pour guérir et apaiser ses proches

La force vitale retrouvée a une place prépondérante dans le processus de guérison de l’auteur. Elle est aussi importante pour ses proches bouleversés par ses souffrances. Ceux qu’il est nécessaire de protéger : ses enfants trop jeunes pour souffrir et ses parents qui condamnent cette injustice filiale. Sans oublier sa femme qui passe subitement et malgré elle du statut d’épouse à celui d’aidante. Celle qui assure le soutien moral et logistique et qu’il faut préserver pour qu’elle ne s’oublie pas. Faire en sorte qu’elle trouve le « bon équilibre entre le maternage excessif et la bonne distance ».

Parsemé de citations philosophiques, de réflexions et d’expériences personnelles, l’ouvrage est loin des méthodes de guérison simplistes écrites par certains coachs. C’est un outil précieux pour celles et ceux qui se retrouvent confrontés à la maladie ou qui l’accompagnent. Il montre la complémentarité de la médecine traditionnelle et d’autres approches thérapeutiques ou environnementales (alimentation, activité physique, techniques méditatives, vie sociale…). L’une réparant le fonctionnement de l’organisme et l’autre restaurant l’équilibre. Les deux permettant, conjointement, de réapprendre à profiter de la vie malgré le cancer.